Proud

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Nous sommes en juin, le mois des fiertés LGBT+, de toute les personnes ne rentrant pas dans le moule cisgenre-hétérosexuel. Souvent, je ne parle pas tant de mon identité queer. Cependant, cela fait quelques années que j’ai envie d’écrire un billet de blog sur le sujet, et que je ne le fais pas.

Du coup, je vais le faire un peu.

À mes 18 ans, j’ai compris que j’étais bi/pan. En vrai, les signes datent de bien avant, mais vous savez ce que c’est : le collège et le lycée, c’est pas l’endroit idéal pour explorer son identité. Après, ensuite encore, je me suis posé des questions. Sur la bisexualité et la pansexualité. A chaque crush sur une personne d’un genre ou un autre, je me posais la question de si j’étais vraiment bi. Si je me trompais pas. Des questions que des tas de gens ont déjà répondu, mais qui reste toujours un peu en sous-texte. Aujourd’hui, j’ai 30 ans, et j’ai appris à être plus rodé sur le sujet. A moins douter de qui je suis (sur cet aspect là, la vie restant une longue crise existentielle).

Quelques années après ma sortie du placard bi, je me suis identifié comme non-binaire, (le type de non-binarité exacte variant beaucoup suivant les moments). Ça aussi c’est un truc dont je peux faire remonter les signes depuis longtemps (j’ai choisi d’avoir les cheveux long au lycée spécialement pour faire plus androgyne xD). C’est autre chose qui souvent pose des doutes, de la validité de mon expérience. Est-ce que je suis nb ? Plus vers le féminin ? Le masculin ? Autre chose ? Un canard ?

Je m’estime comme chanceux. Je n’ai même pas vraiment à faire de coming out (j’ai genre dit du genre au lendemain que j’avais des crush sur des mecs et voilà ça faisait partie de la vie). Pour la non-binarité, je le suis de manière assez ouverte, sans trop avoir de soucis. L’homophobie, la biphobie, etc. je ne les ai subis que de loin, sans que ça vienne de gens proche de moi, en tout cas pas plus que des maladresses. J’ai aussi la chance d’avoir pas mal d’amis qui sont aussi LGBTs, ce qui aide à se sentir mon seul sur les questions qu’on se pose, sur qui on est.

Cependant, je pense à tout mes adelphes qui ne peuvent pas être qui iel sont, et qui se font dénier leur identité au quotidien. Contrairement à ce que certains aiment dire, la lutte pour les droits LGBTs n’est pas terminée.

Aux états-unis, la guerre contre les personnes trans (et LGBT dans son ensemble) par des contingent conservateurs haineux fait rage, avec leurs droit de plus en plus réduit. Rowling continue sa cabale contre les transgenre, allant même jusqu’à comparer ses mangemort (qui ont toujours référencé habituellement le fascisme) aux personnes transgenre, comparant de fait vouloir vivre sa vie et être reconnu comme qui on est avec la volonté de montrer sa haine au grand jour de ses nazis fictifs. Des accusations nauséabondes sont constamment faites envers les personnes non-cis et non-hétéro, accusée de grooming par les conservateurs, selon leur technique ancestrale de « mais les enfants », tandis que eux sont ceux qui font vraiment du mal aux enfants : qui veulent laisser les enfants et ados différents mourir, déclarant que chaque possibilité qu’ils soient différent que ce que la société traditionnelle a érigé en norme n’est qu’une « phase », une « volonté d’avoir de l’attention », et leur refusant les traitements et soins qui leur permettrait d’avoir une vie qui leur convient. Souvent en mettant l’attention sur juste les opérations de chirurgie, qui ne sont déjà pas pratiqué sur les enfants… sauf hypocritement dans le cas d’enfant intersexué que des médecins « remettent dans la norme » en les mutilant. Parce qu’au fond, ce n’est pas les enfants qui leur importe. C’est de contrôler ce qu’ils peuvent être.

C’est aussi pour cela que l’on dit qu’on est fier.e.s. Pour montrer que malgré toute leurs tentatives, nous continueront à nous battre pour avoir nos droits. Pour ne pas que soit forcée la destiné d’enfants, d’adolescents, d’adulte. Pour laisser aux gens la possibilité de vivre de manière libre et authentique.

Cependant, on doit faire un peu plus qu’être fier. Je pense que sur certains points, juste défiler et dire « on est fier », n’est pas suffisant. On doit lutter (pour celleux qui le peuvent, je précise) contre les personnes utilisant leur influence pour s’attaquer aux nôtres, pour nous déshumaniser, pour tenter de faire de nos vis un enfer. On doit tenter d’aider nos adelphes. Ne pas tolérer l’intolérable. Surtout que les droits LGBTQ+ s’intègre dans un cadre plus grand. La haine qu’ils nous vouent, c’est celles qu’ils vont vouer aussi aux autres qu’ils veulent voir « en bas d’eux » dans la hiérarchie qu’ils imposent au monde. Et nous lutterons contre ça.

Pour continuer à vivre.

Et pour que jamais plus nos voix ne soient bâillonnées.