#Inktober2017 – Day 5. Long

13 minutes

Tic. Tac. Tic. Tac.

Samain était fatiguée d’attendre. Elle avait découvert que sa mère avait des pouvoirs magique, et qu’elle en avait hérité en développant son signe, le signe de la Balance. Elle ne comprenait pas exactement ses pouvoirs, mais allait pouvoir les développer. Pour elle, la magie avait toujours été quelque chose de distant, d’un peu obscur, pratiqué par un groupe dont elle ne ferait jamais partie.

Elle avait alors imaginé qu’elle pourrait aller marcher dans les rues des grandes villes magiques, dans des rues fantastiques où se cotoiraient les grands peuples magiques.

Tic. Tac. Tic. Tac. Tic. Tac. Tic. Tac.

Mais non, elle se retrouvait à devoir patienter tant bien que mal dans la salle d’attente du service de régularisation des nouveaux arrivant.Ses premières impressions du monde magique auront donc été quelques passants dans une rue quelconque, une salle d’attente avec une horloge particulièrement irritante, puis de la paperasse.

Samain se consolait en se disant qu’il y avait un avantage : elle devait enregistrer son « identité magique », et du coup pouvait indiquer un genre féminin sur ses papiers, et se déclarer au nom de Samain. Mais même si cet aspect des plus positifs la rendait contente, cela ne suffisait pas vraiment à l’aider à attendre. À vrai dire, elle se sentait encore plus impatiente, parce que cela rajoutait la hâte d’avoir enfin des papiers corrects, au bon genre !

Si seulement elle avait pu tout envoyer par mail, et revenir ici pour avoir le droit à un « tout est en règle, voilà votre carte d’identité ».

Tic. Tac. Tic. Tac. Tic. Tac. Tic. Tac. Tic. Tac. Tic. Tac.

Elle tenta de s’occuper, en se remémorant comment elle avait découvert qui était sa mère.

Cela avait été fantastique, ça, au moins. La découverte que les sorcières existaient et utilisaient des démons pour influencer les esprits, et que son père avait eut une histoire d’amour avec une sorcière et s’était occupé de l’enfant l’enfant après leur divorce, l’avait impressionnée. Elle songea à quel point elle préférait être dans la ville des sorcières – Walpurgis, si elle avait bien compris son nom – à apprendre à invoquer des démons.

Mais elle ne pourrait se rendre dans cette ville avant d’avoir eut son bac, et devait aller d’abord plutôt dans un lycée magique.

Tic. Tac. Tic. Tac. Tic. Tac. Tic. Tac. Tic. Tac. Tic. Tac. Tic. Tac. Tic. Tac.

Samain remuait les pieds et avait du mal à ne pas se lever pour marcher.

Elle regarda à côté d’elle son père. Celui-ci semblait parfaitement capable d’attendre, utilisant sa tablette. Oh, il n’avait pas accès à internet, mais avait assez de jeux stupides pour passer le temps. Cela impatienta encore plus la jeune fille ! Comment pouvait-on s’occuper en jouant à des jeux sur tablette alors qu’ils étaient enfermés dans une salle d’attente pourrie à l’intérieur d’une ville magique !

N’était-ce pas l’ultime torture, que seul un esprit sadique pouvait avoir inventé !

Pour l’adolescente, c’était l’unique explication. Tant de bureaucratie dans ce qui s’annonçait être une vie passionnante, cela ne pouvait qu’avoir été volontairement conçu.

Tic. Tac. Tic. Tac. Tic. Tac. Tic. Tac. Tic. Tac. Tic. Tac. Tic. Tac. Tic. Tac. Tic. Tac. Tic. Tac.

D’un coup, arriva le Graal : La porte s’ouvrit, et les noms de Samain et de son père furent annoncés. Celle-ci se précipita vers la salle, suivit de son père qui s’amusait naïvement de ce qui semblait être l’excitation de sa fille. « Ah, ces enfants », pensait-il, avec sa tendance habituelle à considérer que même à 15 ans, Samain était sa petite fille adorée. « ils sont vraiment capables de s’amuser dans des situations incongrues ».

Dans la salle, la jeune fille déchanta. L’employé parlait avec une voix lente, et relisait chaque section de chacun des nombreux papiers qu’ils avaient dû remplir, vérifiant jusqu’à la moindre lettre. Et pire encore : une autre horloge bien bruyante étant dans la pièce.

Samain se consola en se disant que cette étape serait bientôt finie : Ensuite, il ne lui resterait qu’aller au centre des passeurs pour remettre les papiers pour obtenir leurs cartes de passage dans les villes magiques, puis la création de leurs papiers d’identité de mage – qui supplantait ceux civils, l’inscription dans son nouveau lycée, et ses sessions de rattrapage pour l’inscription aux options magiques du Samedi…

Elle ne se sentit pas tellement consolée.

La journée allait être longue.